Mamilou, Socrate et compagnie

Arrivés jeudi en toute fin de journée dans la maison beige. David est presque aussitôt reparti voir une partie de la Sainte-Flanelle au Centre Bell (grande patinoire de l'équipe de hockey de Montréal).

Vendredi, Micha nous a réveillés à 4 h 45. On progresse, mais il est loin d'être guéri, et cela se traduit par des crises comme nous n'en avions jamais connu. Pour un oui ou pour un non, il se met dans tous ses états et fait des crises de larmes qui s'emballent. Comme nous sommes fatigués, c'est plutôt épuisant. Le sentiment de vacances n'est pas encore au rendez-vous. En soirée, nous recevons Vincent et Catherine, qui nous apportent le plat de résistance, un jarret d'agneau cuisiné à l'indienne. Miam! David a préparé du camembert en croûte pour l'entrée, et moi des carrés à l'érable pour le dessert. C'est le début des festins du temps des fêtes. C'est aussi le début du temps des fêtes tout court, et nos voisins d'en-haut nous le rappellent en rentrant à 3 h du matin pour poursuivre la fête le reste de la nuit.

Samedi, nous nous levons avec peine vers 5 h 30, après avoir peu dormi. Micha est toujours aussi sensibilisé par la fatigue, le décalage horaire, et sa respiration gênée. Je sors avant 8 h chercher les journaux et des pains au chocolat. Je me dis que je ferai quelques photos de la ville, mais il fait si froid que je ne peux pas retirer mes gants pour manier l'appareil.

Le prix des pains au chocolat me surprend. Tiens, une chose qui coûte moins cher à Paris qu'à Montréal : ça, c'est rarissime!

À 10 h, je sors voir le dernier Bernard Émond au cinéma Beaubien (ce sera le tour de David demain). Maintenant qu'Excentris a fermé, c'est le dernier (?) cinéma de répertoire francophone à Montréal.

J'ai adoré La donation, plus à mon goût que La neuvaine. Les images étaient sobres, les paysages, naturels, et j'ai cru aux dialogues concis de personnages bouleversants. J'ai pleuré dès les premières minutes du film. L'acteur dont toute ma génération se rappelle pour son rôle de hockeyeur brute dans Lance et compte (Éric Hoziel) m'a surprise dans le personnage doux et sensuel du boulanger de Normétal.

En soirée, nous recevons Mathieu et Tanya. Le repas commence par des huîtres. Puis, je tente une recette de moules au foie gras. Pas mal, mais la texture de la sauce n'est pas à mon goût. Il faudra voir à l'améliorer.

Dimanche, réveil à 6 h, c'est un peu plus décent. Micha est moins grognon. Une grosse fatigue demeure, mais il y a amélioration générale de l'ambiance. Nous partons pour Saint-Jean en début d'après-midi. Mamilou nous attend. Il tarde à Micha de faire un gros câlin à Socrate, le chat de ma mère.

J'aime les plaines qui mènent vers Saint-Jean.

Micha dort bien au chaud dans les habits de neige achetés par « grand-maman Jeanne ».

Sous le chaud manteau se cache le chandail des Habs offert par Jason l'an dernier.

Sa frayeur initiale passée, Socrate accepte d'être posé sur les genoux de Micha, qui est ravi d'une joie touchante, surtout quand le pacha daigne le regarder.

Un câlin pour Mamilou aussi (toujours aussi souriante et accueillante), tout de même!

Arrive ensuite Jason.

Vous trouvez qu'il a changé? C'est qu'il est papa depuis quelques heures. Alyson est née à 2 h 35. En d'autres circonstances, je me serais fait une grande de joie d'aller voir la petite aux premières heures de sa vie (pour une fois que je suis au Québec à une telle occasion!), mais les visites à l'hôpital sont interdites en raison de l'épidémie de grippe. On la contemple tour à tour sur l'écran de l'appareil photo. « Elle a le nez de Yanna », diront certaines...

Voici donc mes parents trois fois grands-parents... Mon frère arrive d'ailleurs avec Juliette, 4 mois, que je rencontre enfin.

Avec mon père, Juliette, petite fille toute calme, est plus facile à photographier que Micha, qui a la bougeotte, commençant à reprendre du poil de la bête.