Les deux mondes

Une fois n'est pas coutume. Les blogs sont passés de mode, mais je ne vois pas comment mieux partager ces moments exceptionnels que nous venons de vivre en famille. YouSendIt et WeTransfer, c'est bien pratique, mais les commentaires sont exclus. Quant à Facebook, c'est un peu trop public à mon goût. Bref, me revoici plus de deux ans plus tard avec cette envie aussi de garder une trace précise de cette fin d'année 2017, année qui par ailleurs a été difficile sur plusieurs plans. Ma lectrice la plus fidèle ne lira malheureusement jamais ces lignes. Au moment d'écrire ceci, j'ai aussi une pensée toute spéciale pour Avril, sœur de Félix, qui a perdu son papa hier.

Ainsi donc, l'homme de ma vie célébrait ses 50 ans il y a dix jours. Avec la complicité de ses parents et de sa grand-mère, je nous ai organisé une semaine de vacances en famille dans l'Aubrac, que nous souhaitions découvrir depuis plusieurs années. Il arrive dans la vie que l'on joue de malchance, mais cette fois-ci, le sort nous a plutôt gâtés. Le gîte que j'avais réservé était bien supérieur à ce que j'avais imaginé. Je mets ici un lien à ce lieu magique, tenu par un couple extrêmement chaleureux. Nous disposions de l'ensemble de la maison d'hôtes pour nous :

Chambres d'hôtes et ferme auberge en Aveyron - Domaine de Méjanassère

Situés au nord de l'Aveyron, la ferme auberge, les chambres d'hôtes de charme et le domaine viticole de Méjanassère vous accueillent dans un cadre magique, calme et authentique.

http://www.domaine-de-mejanassere.fr

Il faisait extrêmement beau le jour de notre arrivée, et cela a duré jusqu'à Noël. Nous avons donc pu profiter de la terrasse et de sa vue.

Ce fut un Noël sans sapin, mais un très joli Noël néanmoins.

Le 25, nous avons mangé dehors, au-dessus des vignes.

(J'adore ce chemin dans la vallée, que l'on dirait tracé par un doigt de géant.)

À compter du 26, le temps s'est couvert. Conques, son église et les vitraux de Soulages n'en étaient pas moins jolis.

(Un lampion de Saint-Jacques pour Lucie, et un pour Germaine. Des pensées aussi pour Charlène et Camille qui étaient ici en tant que marcheuses il y a un peu plus d'un an.)

(Ah l'harmonie des églises...)

(Un Félix embusqué sur la droite.)

(Est-ce l'humour qui a inspiré l'architecte ?)

Le 27, c'est le jour J. Nous le passons à Rodez, au musée Soulages, puis au café Bras. Retour avant la nuit, car les routes sont étroites et escarpées vers Méjanassère. Le musée est splendide, les œuvres de Soulages également, le menu composé par le grand Michel Bras est un délice. La soirée au gîte où des cadeaux du Québec et de Paris (plus une chanson de Félix, Micha et moi) attendent David est douce. Une journée sans fausse note.

Musée Soulages Rodez | Art Contemporain & Peinture Moderne

Découvrez le musée Soulages de Rodez (Aveyron) et son architecture exceptionnelle. Un musée consacré à l'oeuvre de Pierre Soulages & à l'art contemporain.

http://musee-soulages.rodezagglo.fr

Café Bras

Bienvenue sur le site du Café Bras

http://www.cafebras.fr

(Mon œuvre préférée, où l'on apprend qu'une couleur et une matière peuvent exprimer à elles seules beaucoup de choses.)

Le 28 est la journée que les gaçons attendaient : nous partons faire des sports d'hiver à Laguiole. Malheureusement, Félix est de plus en plus malade depuis quelques jours. Il lutte contre la fièvre, alors c'est sans doute téméraire de le laisser faire des descentes de snowboard dans le froid. Je ne sais pas vraiment skier, et Micha non plus, alors je décide de partir seule en raquettes, pour que David n'en ait pas trop sur les bras. Au final, Micha se débrouillera très bien. La prochaine fois, je skierai avec eux. En attendant, j'ai les pistes de raquette pour moi toute seule. Il a neigé toute la nuit à Laguiole. Les paysages enneigés nous ravissent.

Le 29, Félix est cloué au lit quasiment toute la journée. C'est l'heure des dernières courses et du ménage. Demain, nous reprenons la route à regret.

Pour finir, quelques photos en vrac du gîte et de ses jolis toits de lauze.

(Monsieur Forveille prête même un piano à Félix.)

Plus je m'éloigne, dans le temps et l'espace, de mes origines, plus il m'est précieux de les retrouver, par un biais ou un autre. Je me trouvais ainsi très loin de l'automne québécois, que je n'avais pas revu depuis neuf ans. Je mijote depuis plusieurs années de faire connaître à Micha toutes les saisons de mon pays : c'est maintenant chose faite pour trois d'entre elles. Pour mémoire, donc, voici quelques photos de ces moments passés là-bas. Le voyage a comblé mes attentes, même si, comme d'habitude, je n'ai pas réussi à croiser tous ceux que j'aurais voulu revoir. Mes excuses à ceux que j'ai ratés, en particulier Marie, Mathieu, Muriel, F.-X. et Francene.

À l'arrivée, le plaisir des couleurs, des feuilles d'automne et de la lumière.

Ensuite, le bonheur de retrouver mes parents, que je vois trop peu souvent.

Puis le réconfort des paysages de mon enfance.

Rencontrer enfin les derniers-nés : Lyam, mon neveu, pour qui Micha a complètement craqué, et Salomé, fille de mes vieux amis Aude et Youri, que j'ai revus avec tant d'émotion après plus de trois ans.

Voir aussi les plus anciens, dont ma grand-tante Henriette, dernière de sa fratrie de 13, si pétillante encore à 98 ans (et découvrir au passage une photo de mes arrière-grands-parents, jamais vus, au bord de la même rivière Richelieu qui a bercé mon enfance).

La pure joie d'emmener Micha se balader au mont Saint-Grégoire, dont j'ai si souvent fait l'ascension que j'ai l'illusion de me rappeler les différents rochers qui bordent les sentiers. Le temps est clair, l'érablière rougeoie.

Lucie décide de faire une pause et de nous laisser poursuivre sans elle. Je veux emmener Micha jusqu'au sommet, mais il s'est assombri : « On ne peut pas laisser Mamilou toute seule! » Je le convainc de monter au moins jusqu'au premier point de vue.

Il redescend presque en courant.

Nous retrouvons Lucie, et Micha, le sourire.

Prendre plaisir à voir Micha et Félix retrouver leurs cousins (je ne les ai pas tous en photos).

Grâce à Émilie, passer du temps à Montréal, « ma » ville. J'aime sa lumière unique, surtout en automne. Souvent, en plein jour, les nuages se teintent légèrement de mauve. Cette partie a été trop courte. J'avais du travail qui m'occupait jusqu'en début, voire milieu d'après-midi et des soirées avec les amis prévues tous les soirs. Malgré ces soirées, j'en ai raté plusieurs, et à cause du boulot, je n'ai pas pu arpenter la ville et le mont Royal comme je l'aurais voulu.

L'Halloween approche, et il y en a qui le vivent intensément.

Nous passons le dernier weekend chez Geneviève, car c'est avec Ezra que nous fêterons l'Halloween, à Sainte-Agathe et à Val-David.

(Malgré mon air ahuri [je travaille], je trouve la photo ci-dessus très réussie. C'est Félix qui l'a faite, ainsi que la suivante, un beau portrait de son cousin.)

Ça y est, le soir de l'Halloween est arrivé. Je suis plus excitée encore que les petits. À mon étonnement, les enfants commencent très tôt à passer dans les commerces de Sainte-Agathe : il y en a déjà à 14 h ! Dans mon souvenir, petite, je ne commençais ma tournée avec mon frère et les voisins que lorsque la nuit tombait. Sortie faire des courses avec David, je m'empresse de rentrer presser les enfants de se préparer. Micha enfile son habit de ninja, Ezra, son costume de chasseur de fantômes (il ne veut pas se faire photographier), et Félix, son masque de loup-garou. David a un masque hilarant dont je n'ai pas de photos, mais nous en avons pris à l'iPhone : je vous les retrouverai.

Quand j'étais enfant, l'Halloween était ma fête préférée, car j'adorais les déguisements et les sucreries. C'était déjà une fête incontournable au Québec, mais cette année, je suis épatée de constater qu'en plus des enfants, beaucoup (la plupart) de parents sont costumés, ainsi que les boutiquiers et les gens qui ouvrent leur porte. Nous arrivons à Saint-Agathe à 16 h, et déjà, certains n'ont plus de bonbons à donner. Au premier plan, Micha et Ezra de dos; au loin, la foule déguisée.

À Val-David, où la fête est officiellement annoncée pour 17 h, l'ambiance est excellente.

J'adore cette famille en rouge et noir qui joue complètement le jeu :

Ceux qui me connaissent bien ne seront pas surpris de savoir que j'ai craqué pour cette famille (ne manque que le lion; il leur aurait sans dout fallu un garçon) :

Après plusieurs années loin d'elle, nous avons fait ces douze derniers mois quelques séjours à la mer. Quel paysage inspirant! En regardant avant-hier les photos de l'année, j'ai ainsi eu envie de rassembler en un billet les images de ces séjours sur la côte normande. Le premier a eu lieu à l'invitation de Yann et Jehanne, à Dieppe donc, avec Lucie, à l'occasion de l'anniversaire de Micha. Un voyage improvisé fort réussi!

Cette dernière photo, que j'aime vraiment beaucoup, est de David. Entre la version aux teintes froides et celle aux teintes chaudes, mon cœur balance...

Nous avions aussi fait quelques photos argentiques ce weekend-là (surtout David).

Dix mois plus tard, retour en Normandie, sur la plage de Honfleur cette fois. Le spectacle étrange du port du Havre, en face, ne me déplaît pas. Micha s'éclate comme un fou durant des heures. Vive les bacs à sable géants!

La plus belle photo de ce jour-là aura été faite par David... à l'iPhone...

Enfin, la semaine dernière, nous avons découvert avec plaisir Le Havre. J'en avais une idée triste. Or, la ville nous a plutôt plu à tous!

Ah oui, et j'allais oublier la beauté d'Étretat, que je n'avais pas imaginée... Vue sur le retour vers Paris, ce lundi...

(La dernière photo est également de David.)

Je me le promets depuis des mois, même si sans doute plus personne ne suit ce blogue, vu que je ne le tiens plus moi-même : un petit récit photographique des saisons que nous avons découvertes autour de notre maison au cours de cette première année. J'attendais l'approche de la date anniversaire (13 septembre), question d'avoir vraiment traversé toutes les pages du calendrier, et puis ce soir, je suis seule à Paris, chose qui m'arrive très rarement. Mes vacances se terminent, et je suis donc dispose.

J'ai déjà publié ici des photos du mois de septembre, mais David a par la suite fait tirer une pellicule argentique. Dessus, une photo de ma mère et moi au village, qu'elle a pu voir la veille de son départ l'an dernier.

En octobre, nous voyions pour la première fois fleurir les rosiers et découvrions que l'Halloween se fêtait à Ouagne.

En novembre, nous avions enfin une cuisine!

En décembre, nous pouvions ainsi recevoir cousin François-Xavier, Stéphanie, Arthur et Hadrien.

Et puis, bien sûr, le premier Noël là-bas...

Au Nouvel An, les amis sont là, et il y a de la glace dans le puits de la Mairie...

Plus tard dans le mois, nous avons même droit à un peu de neige...

Le mois de février voit le retour des De Villers-Borduas-Berlioz, ainsi que des bienfaisants rayons du soleil dans le jardin...

En mars, première grande visite du Québec : les sœurs Reneault!

David regrette qu'elles ne soient pas venues quelques semaines plus tard, car en avril, tout reverdit...

La floraison se poursuit en mai...

En juin, ce sont les roses et les pivoines du jardin qui s'épanouissent en nombre...

En juillet débute le premier été de Micha aux Grisettes... Avec le copain Lémi!

Pendant que les garçons s'amusent, pour ma part, entre deux séances de travail, je m'amuse aussi en tentant des autoportraits et en essayant de croquer les papillons blancs sur la lavande, qui me remettent sans cesse Brassens en tête...

La maison reste fraîche, mais les baignades se succèdent : rivière du village, plage à un quart d'heure et pour faire plaisir aux enfants, piscine de la ville...

Un peu plus tard, c'est le copain Solal qui passe, et à quelques jours de mes 41 ans, David m'offre le portrait annuel qui est en train de devenir un petit rituel...

Puis, les amis Émilie et Élias arrivent de Montréal...

Enfin, août nous amène mon frère John et sa famille.

Plus de photos de nos aventures familiales dans un prochain billet... « Les marines ».

... Quelques photos des sept ans de Micha, fêtés avec un mois de retard aux Grisettes avec ses copains...

Bon, à vrai dire, tandis que je fouille dans mon dossier, pourquoi pas en mettre quelques autres ? Ci-dessous une photo de moi que j'aime bien, car on y voit comme je suis heureuse de ces premiers weekends à la maison. Nous venions de faire une balade sur le « sentier d'Émilie », donc cette image lui est spécialement dédicacée. Elle comprendra de quel sentier je parle, car c'est elle qui nous l'a indiqué.

Les prochaines sont de ma balade dans la brume du petit matin, avec Solal et Micha, le samedi matin 4 septembre, en attendant les copains.

Ça y est, Claudine et Félix sont arrivés par le train avec les copains !

Il est long le chemin qui nous a menés aux Grisettes. Jusqu’où dois-je remonter le fil du désir ? Peut-être à la naissance de Micha. Nos 40 mètres carrés parisiens ont un certain charme, que la naissance d’un enfant a grandement atténué à mes yeux. Au bonheur d’être mère a donc suivi un grand déchirement. Intérieur, car quitter Paris, je ne le voulais pas vraiment. Puis dans mon couple, car de partir, David, lui, ne voulait au départ pas en entendre parler, pas même pour bouger de trois coins de rue. J’ai d’abord mené la lutte seule, et je dois dire que je ne me suis pas sentie de taille. Chercher en vain un logement plus grand dans Paris à prix raisonnable pour lequel notre dossier serait retenu (aucun propriétaire ne semble aimer les indépendants), faire et ensuite renouveler une demande de logement social, écrire des lettres à la Ville de Paris afin que notre appartement soit rénové : tout cela était désagréable et donnait peu de résultats. David a fini par convenir que nous devions bouger et nous sommes tombés d’accord sur un premier projet, celui de déménager dans une autre « grande » ville de France. La tournée du pays nous a menés de Montpellier à Nantes en passant par Bordeaux. Nous nous sommes emballés pour cette dernière, avant de nous décourager. Comment ? Nous allions devoir encore nous déraciner, tout recommencer ? Trouverions-nous à nous lier d’amitié ? Quel était le sens de partir à des centaines de kilomètres où rien ne nous attendait, pas même un boulot ? Nous avons laissé tomber. C’était en 2011.

J’ai alors accepté notre situation. La Ville de Paris a répondu favorablement à nos demandes. Des travaux ont été réalisés rue Pavée, et j’ai investi tout doucement cet appartement (où encore beaucoup reste à faire). Vivre dans un logement qui ne m’appartient pas, bizarrement, me pose un problème. Nous possédions bien un loft à Montréal, mais n’en profitions pratiquement plus, car il était la plupart du temps en location et que notre budget de voyages transatlantiques diminuait sans cesse. À l’automne 2011, des difficultés ont commencé à se manifester à Montréal : locataires malpropres et mauvais payeurs se sont succédé durant deux ans. À l’été 2013, nous avons envisagé de vendre notre loft. Après moult tergiversations, décision, puis revirement, nous avons finalement procédé à la vente du numéro 201 du 4625, rue Clark en décembre 2013.

Or, au printemps de la même année, plus précisément à Pâques, nous avions passé un weekend chez Loran, compagnon de Raphaële, mère de Félix. Nous nous sommes plus dans sa maison. À distance raisonnable de Paris, dans un village, elle était grande, sur un petit terrain et était munie d’un foyer auprès duquel il faisait bon s’asseoir. Nous avons commencé à rêver d’un endroit où nous pourrions passer nos weekends, en famille, avec des amis… J’avais déjà écumé les petites annonces des quatre coins de la France, car, après un saut semblable chez des amis de Raphaële en Auvergne, nous avions songé à l’idée de la maison de campagne, sans compter les annonces parisiennes, bordelaises, nantaises, montpelliéraines et même provençales, au moment du coup de cœur de Simiane. Je me suis mise à éplucher celles de la Bourgogne. Parmi les annonces à prix alléchant, une est pour moi clairement ressortie du lot. Il se dégageait un charme fou des photos, mais le projet demeurait irréalisable, vu les charges à Montréal et un locataire qui venait de nous plaquer. Je vous la montre ici telle qu’elle m’est apparue à l’époque.

Le projet est passé à l’état de latence, retourné dans le monde des rêves. Nous avons, comme je le disais, tergiversé sur la vente de Montréal. Mais en janvier dernier, nous sommes rentrés à Paris, lestés de Montréal et presque prêts à passer à l’action (je vous épargne les détails fiscaux relatifs à la vente d’un bien immobilier lorsque l’on vit entre deux pays). Frénétiquement de retour sur les sites tels que SeLoger, quelle ne fut pas ma surprise de constater que la maison de mes rêves n’avait toujours pas été vendue. Nos affres financières n’étant toujours pas réglées, en février, nous avons prudemment commencé à nous balader en Bourgogne : Chablis, la Puisaye, les bords de la Loire. Nous avons aimé Saint-Amand et Cosne. En avril, n’y tenant plus, nous avons programmé nos premières visites la fin de semaine de notre anniversaire de mariage : deux maisons situées dans le village au nom pittoresque de Corvol l’Orgueilleux, et la maison que je voyais en ligne depuis maintenant un an. L’agent immobilier chargé de nous faire découvrir les biens était mou. La première maison visitée, sympa sur papier, donnait sur un dépotoir. La seconde avait un joli terrain, mais avait été rénovée avec mauvais goût. Le représentant de l’agence, qui nous croyait hésitants en raison de la « rusticité » des maisons nous déconseilla d’aller voir celle de Ouagne. David la croyait paumée en pleine nature et était persuadé qu’il y avait anguille sous roche, car l’annonce indiquait qu’il y avait deux maisons sur le lot. J’ai insisté, et nous avons découvert celles que j’appelle aujourd’hui affectueusement mes « grisettes ». Par rapport aux photos (qui dataient de deux ou trois ans comme nous l’a confié l’agent), les lieux étaient à l’abandon, mais David et moi sommes tous deux tombés sous le charme déjà de la première et plus petite des deux maisons. Nous nous attendions à ce que la deuxième, vendue avec la précédente, soit une ruine. Elle s’est avérée plus grande et en meilleur état que sa sœur. J’ai manqué défaillir ; je tentais de demeurer impassible. J’ai laissé David refermer les volets et suis sortie prier que cette maison soit un jour à nous. Ce jour-là, je n’ai fait qu’une photo, depuis le petit pont qui enjambe le Beuvron, coulant à 200 mètres des Grisettes.

À Beaune le lendemain, nous avons acheté un sous-plat en pierre de Bourgogne en guise de porte-bonheur dans ce projet. Huit jours plus tard, nous partions à Simiane pour les vacances de printemps. Nous avons demandé à Raphaële, expérimentée en matière immobilière, de nous accompagner, de nous donner son avis sur la valeur de la maison. Étaient du voyage cette fois Micha et Félix, ainsi qu’Avril et sa copine Ida. L’objectif de mon appareil était inadéquat, mais je me suis tout de même permis quelques photos. C’était le printemps, la lumière était belle, les arbres étaient en fleurs, et les enfants couraient d’une maison à l’autre, dont toutes les portes étaient ouvertes : exactement ce que j’avais imaginé !

Nous avons passé les vacances à réfléchir à ce projet. Au Bleuet, je me suis procuré le Guide d’achat de la maison ancienne et un ouvrage intitulé L’âme des maisons de Bourgogne. À notre retour à Paris, notre courrier nous apprenait de bonnes nouvelles et nous décidions de faire une offre d’achat, à prix très bas. Nous nous attendions à une contre-proposition… qui n’est jamais venue. Après une attente inutile, dépités, nous avons décidé de faire au moins une autre visite. Début mai, nous sommes donc partis à nouveau pour la Bourgogne. Le nouvel agent avec qui nous avions rendez-vous s’est avéré beaucoup plus dynamique que le premier, mais la maison visitée ne nous a pas plu. Nous avons demandé de retourner à Ouagne. J’avais emprunté un objectif qui m’a permis de photographier tout ce que je pouvais dans le temps dont nous disposions. Cette fois orientés par un agent qui connaissait bien le dossier, nous nous sommes préparés pour une seconde offre.

Ensuite, nous avons dû nous armer de patience : patience jusqu’à ce que nous arrivions à une entente avec les propriétaires, vers la mi-juin ; puis, patience jusqu’à ce que nous trouvions une banque qui nous fasse confiance, un mercredi du début de juillet. Ce n’est pas fini : il nous faut maintenant attendre que le notaire fixe une date pour la vente officielle. En attendant de pouvoir prendre des mesures et obtenir des devis pour les travaux prévus, nous continuons de rêver et devons régulièrement nous pincer. Cette maison nous attendait. Que pouvais-je espérer de mieux pour mes 40 ans ? Dimanche passé, nous avons eu l’occasion d’aller présenter le village, nos deux Grisettes et nos deux potagers à notre amie Émilie, de passage à Paris. Coup de bol : il y avait ce jour-là un concert de musique tzigane dans l’église du village, suivi d’un « pot de l’amitié » à la mairie. Nous avons ainsi pu faire connaissance avec la mairesse et nos futurs voisins !

Mardi dernier, les parents étaient conviés à l'école pour assister à la présentation de trois volontaires. Micha a voulu parler de la mythologie. On n'entend pas très bien ce qu'il dit, mais je partage tout de même avec la famille :)

Quelques photos de ces fêtes de Noël 2013...

Les vacances de Noël au Québec sont synonymes de neige, mais aussi de chaleur humaine. Nous avons eu le plaisir de revoir mes neveux et nièces, groupe qui a encore augmenté en août dernier, à la naissance du petit Nathan.

C'est aussi revoir des copains et passer du temps chez ma mère.

Le prochain et dernier billet sur nos vacances 2013 au Québec portera sur les fêtes de Noël... Bonne année 2014 à tous !