Frénésie d'intérieur
Depuis cinq ou six jours, une véritable frénésie s'est emparée de moi. Rendre mon chez-moi plus joli - ou moins laid, c'est selon. Cela va de l'arrachage des étiquettes sur les multiples flacons qui encombrent les comptoirs au camouflage d'objets moches sous des foulards, linges ou affiches, en passant par l'achat d'objets décoratifs et de fleurs pour mes balconnières. J'ai été aidée dans cette entreprise par une invitation providentielle à Rungis, que je savais être la ville nourricière de Paris, mais que je ne savais pas être aussi à la source de bien d'autres trésors, vendus au prix de gros. C'est donc dans l'excitation que nous nous sommes rendues vendredi, Raphaële (appelée pour le jour Amélie, du nom de la carte de l'amie acheteuse autorisée à pénétrer dans la caverne d'Ali Baba), Corine et moi.
Nous avions prévu y passer trois heures. C'était sous-estimer tout ce qu'il y avait à voir. Nous y sommes restées au moins le double du temps prévu. Samedi, je me suis empressée de mettre en place tout ce que je pouvais :
- Une petite installation au-dessus du comptoir qui délimite le coin cuisine.
Les petites ruches-balançoires accrochées à la fausse branche de pommier restent à garnir.
2. Les balconnières
Laurier des montagnes, magnifique quand les fleurs sont épanouies
Je ne sais plus ce que c'est. Ça ressemble à des fuchsias, mais il me semble que ce n'en est pas.
Deux sortes de campanules, parce que j'avais cru comprendre dans mes recherches faites à la hâte la veille qu'elles pouvaient tolérer l'ombre. J'espère ne pas réitérer mon exploit de l'an dernier et d'il y a trois ans, où j'ai dû battre le record de la moins longue durée de vie de plantes de balcon...
Du thym et du romarin pour le parfum et l'assiette
Une autre plante dont j'ai oublié le nom. J'aime son dégradé qui va du vert au rose et aussi son contenant dont la texture donne l'impression que la terre s'y fond.
Des graminées pour l'effet campagne à la ville
3. Je vous épargne mes divers vases et contenants, mais mon nouveau coffre me ravit trop pour que je ne le mentionne pas. En vieux bois des Indes, il est si plein de vie que sa vue dans mon salon me procure à elle seule du plaisir. C'est sans compter ses multiples aspects pratiques : et hop, des années de carnets d'écriture rangés; on peut y poser les pieds; les garçons y trouveront d'autres usages, j'en suis sûre.
Malheureusement, ma frénésie a éclos (après une longue incubation) le mardi, lendemain de la visite de Jean-François. L'appartement a légèrement gagné en charme, et il m'aurait davantage plu de le recevoir cette semaine que la dernière.
Enfin, pour Micha, peu importe le décor, il a craqué pour Jean-François et me demande tous les jours quand nous le reverrons. À bon entendeur...